Comment la science progresse-t-elle ? Et de quoi se nourrit-elle ? Comme le mercure de nos expériences scolaires, les idées scientifiques semblent suivre des chemins impossibles à pressentir : elles se répandent, diffusent, se fragmentent, se retrouvent pour former de nouvelles confluences, de nouveaux deltas. De tout son long, l'histoire des sciences regorge de surprises. Mille exemples y montrent qu'il est difficile, voire impossible, d'imaginer ce que seront les éventuelles applications d'une recherche a priori purement fondamentale: qui aurait imaginé en 1905 en effet que la formule théorique E = Mc2 ait des applications qui vont de l'énergie nucléaire à l'imagerie médicale ? De même, le travail apparemment ésotérique de Fermi et de Dirac est depuis longtemps essentiel à la maîtrise des propriétés des semi-conducteurs, qui révolutionnent l'acquisition d'information dans nos sociétés modernes. Même la relativité générale d'Einstein voit dans le GPS une application (très détournée) de la prise en compte nécessaire de la courbure de l'espace-temps au voisinage de la Terre.

   Aujourd'hui encore, nul ne peut vraiment prévoir ce que sera la science de demain, ni quelles seront ses applications, encore moins deviner si les usages qu'en fera l'homme seront positifs ou négatifs.

   Les exposés qui seront proposés par e2phy en 2005, année mondiale de la Physique, rassemblent des experts internationalement reconnus dans leur domaine. Ces spécialistes présenteront l'état des recherches dans quelques-uns des domaines les plus dynamiques de la physique, illustrant à la fois les progrès en termes de recherche fondamentale et le domaine des applications plus proches comme la cryptographie et l'ordinateur quantiques, les nanostructures et les nanomatériaux, ou encore le stockage d'information à très haute densité.

   Ces domaines fournissent des illustrations fascinantes de la physique moderne et manifestent sa vitalité.