e2phy 2008
PHYSIQUE ET SPORT :
La physique en mouvement
UFR Sciences et Techniques
Université de Bourgogne

26 au 29 Août 2008

 

 

 

Sport et oxygène hyperbare

Bernard Gardette

   En 2000 et 2001, COMEX a mené une étude (*) sur « les effets d’une exposition répétée à l’oxygène hyperbare (OHB) sur la performance physique du sportif ». Le but de cette étude a été de vérifier que l’hyperoxie permettait d’augmenter les performances d’un exercice physique.

    Vingt-deux sportifs de spécialités différentes, « explosif » (musculation) et « endurance » (cyclisme) ont été étudiés. Les groupes « explosif » et « endurance » comportaient respectivement six sujets hyperoxie + trois contrôles et six sujets hyperoxie + sept contrôles. Douze séances d’entraînement de 90 minutes ont été réalisées : groupe hyperoxie = 100 % d’oxygène à 1,6 b (PO2 = 160 kPa), groupe témoin = pression atmosphérique normale (PO2 = 21 kPa). Des paramètres anthropométriques et biologiques, la force utile maximale (groupe « explosif ») et la VO2 max (groupe « endurance ») ont été mesurés avant et après les 12 séances. L’évolution des puissances développées à la fréquence cardiaque correspondant au seuil de 4 mmol d’acide lactique a été suivie dans le groupe « endurance ».
Il n’existait pas de différence significative entre les groupes pour les paramètres anthropométriques, sanguins et la VO2 max. Le groupe « explosif » hyperoxie présentait à la fin des séances, une force utile maximale plus importante (p = 0,03) que celle des témoins. Le groupe « endurance » présentait au cours des séances une augmentation plus importante (p < 0,05) des puissances sous maximales que le groupe témoin.

    En 2006, nous avons inclus dans la préparation d’un plongeur en apnée des séances d’OHB en chambre hyperbare avec exercice sur bicyclette ergométrique.
Le protocole réalisé, a consisté à effectuer 5 séances en caisson, regroupées sur une semaine. Lors de toutes les séances sous O2, l’apnéiste a pris place sur un vélo à une puissance définie pour une PpO2 de 1,6 bar. Les séances étaient alternées entre séance de « travail » au seuil aérobie et séance de « récupération » (80 % du seuil). Le seuil aérobie a été déterminé par une épreuve d’effort sur bicyclette. Le premier jour, il a réalisé une séance de « mise au point » notamment pour le flux d’O2 circulant, car sa demande pulmonaire était largement supérieure à la norme habituelle des patients du caisson. Après cette mise au point, il a effectué une séance à 80 % du seuil aérobie pendant une heure quinze environ.
De plus, dans le cadre de sa préparation, le sujet a réalisé le mardi et le jeudi matin une séance d’apnée statique (3 apnées par séances). Le protocole a dû être arrêté le jeudi car l’apnéiste a présenté une crise hyperoxique à la fin de la séance du jeudi.

    En conclusion, nous pouvons dire que l’oxygène hyperbare permet une optimisation de l’entraînement du sportif. Et, bien qu’il ne nous ait pas été possible de mettre en évidence un effet bénéfique de l’oxygène sur l’entraînement de l’apnéiste, nous pensons que ces recherches méritent d’être poursuivies, afin de mieux connaître le fonctionnement musculaire sous oxygène normobare (ONB) et hyperbare (OHB).


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