L'homme et le véloAntoine VayerÀ quoi servent la physique, les mathématiques, la chimie, les sciences, le sport, le vélo anagramme de love si ce n'est pour nourrir la philosophie qui devrait éclairer le mode de vie de peuples vivant en sociétés, une philosophie basée sur une lucidité critique où l'homme censé naître sain et qui a la néoténie la moins achevée des espèces, est au centre des préoccupations ? À quoi serviraient les chercheurs si ce n'est pour se poser des questions qui interprètent des faits à prendre en compte pour mieux vivre ? À quoi serviraient les enseignants qui ont pour mission d'éduquer, d'instruire, de former s'ils ne donnent pas de sens aux neurones labiles des têtes blondes qui apprennent benoîtement que C6H1206 + 6 02 = 6 H20 + 6 C02, que la puissance exprimée en watt est le produit de la force exercée sur un objet par sa vitesse de déplacement ? À quoi sert d'inculquer que 2 + 2 = 4 si, au bout du compte, à cause de la tricherie, du mensonge et du vol, la naïveté, fond de commerce de l'hypocrisie, impose à tous que le résultat est 5 ? Au travers de la présentation de la préparation disséquée d'un athlète qui deviendra champion du monde, qui accède au Graal, d'outils embarqués créés par des passionnés qui se sont demandés ce qu'il se passait quand ils pédalaient, on a réussi à en savoir de plus en plus sur des choses de moins en moins étendus : à savoir tout sur ce qui n'est rien puisque c'est de la supercherie. In vivo véritas. Retour vers la liste des conférences |