e2φ 2014
Physique des extrêmes
Clermont-Ferrand
25 au 28 août 2014





Les défis de la fusion thermonucléaire

Pascale Monier-Garbet

Pascale.Monier-Garbet@cea.fr

CEA - Cadarache, Institut de Recherches sur la Fusion par confinement Magnétique,

13115 Saint-Paul-lès-Durance



La fusion thermonucléaire contrôlée vise à reproduire sur terre les réactions nucléaires qui ont lieu dans les étoiles et qui sont à l’origine de la prodigieuse quantité d’énergie qui les fait vivre et qui les fait briller. Utiliser les réactions de fusion entre des noyaux d’hydrogène comme source d’énergie pour les générations futures n’est pas une utopie. Les recherches actuelles sont très actives dans ce domaine, et un réacteur expérimental international, ITER, destiné à démontrer la faisabilité scientifique et technologique du procédé est en construction à Cadarache, dans le Sud de la France.

Pour que les réactions de fusion aient lieu, il faut d’abord vaincre la répulsion coulombienne entre les noyaux, et pour cela les porter à une énergie de l’ordre de 10keV ou 100 million de degrés. La matière est alors dans l’état ‘plasma’. Pour que les réactions de fusion s’auto-entretiennent, il faut ensuite qu’elles soient suffisamment nombreuses dans un volume donné : le plasma doit être confiné.

L’exposé décrira les conditions de plasma qui doivent être réalisées pour que la fusion thermonucléaire soit une source d’énergie économiquement viable. Un état des lieux de l’avancée des recherches sera fait. Des difficultés subsistent, à la fois sur la physique et sur la technologie à mettre en place. Parmi elles, l’interaction du plasma avec les surfaces matérielles qui le limitent, le contrôle du plasma, rendu complexe par la turbulence et les instabilités magnétohydrodynamiques qui s’y développent, la gestion des phénomènes transitoires. Ces questions encore ouvertes sont autant de défis qui, avec la collaboration internationale des équipes, rendent ces domaines d’étude extraordinairement attractifs.


Note biographique :

Pascale Monier-Garbet est physicienne au Commissariat à l'Énergie Atomique, Institut de Recherches sur la Fusion par confinement Magnétique. Ancienne élève de l’Ecole Normale Supérieure de Fontenay aux Roses, elle obtient une thèse nouveau régime de l’Université Paris XI en 1987 sur l’étude d’un mécanisme de pompage optique dans les plasmas créés par laser. Elle rejoint ensuite le CEA pour travailler sur le tokamak Tore Supra à Cadarache, et sur tous les aspects expérimentaux liés à l’interaction plasma-paroi et au contrôle des impuretés et du rayonnement. Elle effectue deux séjours aux Etats Unis en 1994-1995 sur le tokamak DIII-D, et en 2002-2003 en Angleterre, où elle participe au programme européen sur le tokamak JET. Pascale Monier-Garbet est professeur à l’Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires (INSTN), Directeur de Recherches/Expert International du CEA.