Les anisotropies du fond diffus cosmologique: le Graal de la cosmologie

Découvert en 1965 par A. Penzias et R. Wilson, le fond diffus cosmologique est le rayonnement relique de la première lumière qui a éclairé l'Univers âgé de quelques centaines de milliers d'années . Observées d'ici et maintenant, ses minuscules anisotropies de température ont permis à une série d'expériences (WMAP et Planck pour ne citer que les plus importantes) de faire entrer la cosmologie dans l'ère de la précision et d'établir fermement le "modèle standard de la cosmologie", démontrant que nous avons aujourd'hui une compréhension précise de l'évolution de l'Univers depuis cette époque reculée jusqu'à la formation et l'évolution des grandes structures (amas de galaxies) qui nous entourent aujourd'hui. Certains points demeurent incompris toutefois comme la nature de l'énergie sombre et la matière noire.

Et ce n'est que le début... La polarisation du fond diffus cosmologique (ce que l'on appelle les modes-B) pourrait encore révolutionner la cosmologie dans les quelques années à venir en dévoilant le mécanisme connu sous le nom d'inflation qui a structuré l'Univers au cours des premières fractions de secondes de son expansion.

Note biographique :

Jean-Christophe Hamilton est directeur de recherche au CNRS au laboratoire APC (Astroparticule et Comsologie, CNRS/IN2P3 - Université Paris-Diderot). Il travaille sur divers aspects de la cosmologie contemporaine : la mesure de la polarisation du fond diffus cosmologique avec le projet QUBIC dont il est le Principal Investigator, la formation et l’évolution des structures ainsi que la compréhension de la nature de l’énergie sombre avec le projet BOSS. Il a auparavant travaillé sur le rayonnement cosmique d’ultra-haute énergie avec l’Observatoire Pierre Auger. Il s’intéresse aussi à l’histoire et à l’épistémologie de la cosmologie moderne et à la diffusion de cette science passionnante et accessible auprès du grand public.