Radio-isotopes innovants pour la médecine nucléaire

La médecine nucléaire est une disciplinaire en plein développement qui utilise des isotopes radioactifs pour l’imagerie (isotopes émetteurs de rayonnements gamma) et la thérapie (isotopes radioactifs émetteurs de rayonnement alpha/béta). La mise sur le marché d’un médicament demande divers étapes qui requièrent des compétences dans plusieurs domaines dont la physique et la chimie. Les isotopes utilisés sont de courtes période (ils disparaissent en général au bout de quelques jours) et demandent à être produits par des réactions de transmutation dans des réacteurs comme les cyclotrons. Une fois produits, il faut les fixer sur le vecteur biologique qui va cibler l’endroit du corps à imager/traiter. Cette fixation se fait en général par une liaison chimique qui dépend de la nature de l’élément.

L'exposé aura pour but, au travers de quelques exemples, d’expliquer le rôle des sciences de la matière dans ce contexte. On reviendra plus particulièrement sur le cas de radionucléides innovants qui font l’objet d’un programme de recherche autour du cyclotron ARRONAX à Nantes.

Note biographique :

Gilles Montavon, 44 ans, est directeur de recherche au CNRS. Après une thèse en radiochimie (Université de Paris XI, 1996) et un post-doctorat effectué à Mayence en Allemagne, il a obtenu un poste de chercheur au CNRS en 1998 dans le groupe de radiochimie du laboratoire SUBATECH à Nantes dont il est le responsable scientifique depuis 2010. Chimiste de formation, ses activités sont centrées sur la question de la spéciation (forme chimique) des isotopes radioactifs en phase aqueuse, avec la particularité de travailler à l’échelle des ultra-traces. Ces travaux sont menés dans le cadre de programmes régionaux, nationaux et européens dans le contexte de l’aval du cycle électronucléaire, l’environnement et la médecine.