e2φ 2015
Physique et Chimie : du cosmos à l'industrie
Montpellier
24 au 27 août 2015





Comment les radioéléments peuvent contribuer à la datation des objets

Bernard Berthier

bernard.berthier@cea.fr

CEA Saclay, LSCE, Laboratoire de Mesure du Carbone 14



Dès la découverte des radioéléments et de leur mode de désintégration, l’idée de les utiliser pour dater les objets qui les contiennent est apparue comme une application tout à fait naturelle. En effet, la période de décroissance est un chronomètre parfait mais est-ce bien aussi facile ? Après survol des différents chronomètres à la disposition du chercheur et leur principe d’utilisation nous détaillerons la méthode du radiocarbone pour mettre en évidence tout le cheminement qui permet de donner une date à un objet. Nous nous appuierons sur quelques résultats récents pour montrer toute la puissance et la complexité d’utilisation du radiocarbone, résultats qui ont parfois perturbé des acquis qui semblaient indestructibles, en révélant des chronologies insoupçonnées.


Note biographique :

Docteur d’Etat, Directeur de Recherche au CNRS, Bernard Berthier a partagé ses activités de recherche en physique nucléaire fondamentale entre le CEA Saclay entre 1973 et 1999, et l'Institut de Physique Nucléaire d'Orsay de 2000 à 2012. Physicien expérimentateur, il s'est beaucoup passionné pour le développement de nouvelles techniques expérimentales qui lui ont permis d'aborder ses domaines de recherche sur la structure du noyau avec les meilleurs outils. Entre 1993 et 2012, ses activités de recherche se sont déplacées vers l'énergie nucléaire. Il a ainsi contribué à l'étude du vieillissement des matériaux sous irradiation avec la microsonde nucléaire du Laboratoire Pierre Süe. Il y a développé une ligne d'analyse unique au monde pour les études de matériaux très actifs. Ensuite, à l'IPN d'Orsay, au sein de la collaboration n-TOF, il s'est consacré à l'étude de la fission des actinides du cycle de l'uranium et du thorium dans le cadre de l'incinération des déchets des centrales REP et de l'étude des réacteurs du futur. L'enseignement qui pour un chercheur est un moyen de transmission de sa connaissance, a été naturellement l'une de ses passions. A l'Université Paris Sud, il a été responsable du DEA Modélisation et Instrumentation, Directeur de l'Ecole Doctorale Rayonnements et Environnement puis il a activement participé à la création de la spécialité de Master Rayonnements et Energie. L'aboutissement de cette passion a été la création du Master International Nuclear Energy, formant à tous les "métiers" de l'énergie nucléaire, en faisant participer l'Université Paris Sud, toutes les grandes écoles d'ingénieurs (Polytechnique, Centrale, Supélec, Les Ponts, Les Mines, l'ENSAM et l'ENSCP) et les industriels français du domaine. Pour terminer sa carrière, depuis 2012, il a pris la direction de Laboratoire de Mesure du Carbone 14, une de ses passions de jeunesse.